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10. Évaluation des études de couverture

10.1 Contre-vérification des dossiers

10.1.1 Introduction

10.1.2 Comparaisons avec les chiffres du recensement

10.1.2.1 Personnes dénombrées

10.1.3 Comparaison avec les estimations de la population

10.1.3.1 Personnes décédées

10.1.3.2 Migration interprovinciale

10.1.4 Composantes de la croissance démographique

10.2 Étude sur le surdénombrement du recensement

10.2.1 Comparaison entre l'Étude par appariement automatisé (EAA) de 2001 et 2006

10.2.2 Comparaison entre l'EAA de 2006 et l'ESR de 2006

10.2.3 Fiabilité

10.3 Estimations démographiques

10.3.1 L'erreur en fin de période

10.3.2 L'erreur en deux termes

10.3.3 Les accroissements

10.3.4 Conclusion

10.1 Contre-vérification des dossiers

10.1.1 Introduction

Les résultats de la plus vaste étude sur la couverture, soit la Contre-vérification des dossiers, peuvent être évalués en comparant les estimations de la CVD avec des données portant sur les mêmes caractéristiques mais tirées d'autres sources, comme la base de données du Recensement de 2006. Les comparaisons avec les estimations de la CVD servent à évaluer ces dernières et à quantifier les différences au chapitre des concepts et des mesures.

Malgré quelques différences conceptuelles entre la CVD et le Recensement de 2006, l'estimation du nombre de personnes dénombrées au Recensement de 2006 de la CVD peut être comparée au chiffre du recensement. Afin de rendre ces deux chiffres comparables, certains ajustements ont été apportés aux chiffres du recensement avant d'effectuer la comparaison.

Les estimations des composantes de croissance intercensitaire peuvent être comparées aux estimations d'autres sources. En particulier, l'estimation du nombre de personnes qui sont décédées entre le Recensement de 2001 et celui de 2006 de la CVD peut être comparée au chiffre tiré des statistiques de l'état civil. Les chiffres du solde migratoire interprovincial estimé des données provenant de l'Agence des douanes et du revenu du Canada peuvent être comparés aux estimations de la CVD. Il est toutefois impossible d'établir des comparaisons rigoureuses pour cette caractéristique, car on ne peut apporter des ajustements suffisants pour pallier les différences conceptuelles. Finalement, les estimations des composantes de l'accroissement de la population de la CVD peuvent être comparées aux estimations comparables des données administratives.

10.1.2 Comparaisons avec les chiffres du recensement

Étant donné que le plan d'échantillonnage stratifié à un seul degré de la CVD produit des estimateurs sans biais, les écarts entre les estimations de la CVD et celles selon les chiffres du recensement sont attribuables à l'erreur d'échantillonnage entachant les estimations de la  CVD, aux différences conceptuelles entre les deux sources et/ou aux biais systématiques affectant les deux sources, qui se traduisent par une sous-estimation ou une surestimation de la caractéristique étudiée.         

10.1.2.1 Personnes dénombrées

Les comparaisons établies pour les provinces et l'ensemble du pays sont présentées au tableau 10.1.2.1, de même que l'erreur-type de l'estimation de la CVD et la valeur t servant à tester l'hypothèse selon laquelle il n'y a pas d'écart entre l'estimation de la CVD et le chiffre du recensement comparable. Les ajustements ci-après sont apportés aux chiffres publiés du recensement afin de tenir compte des différences conceptuelles entre les deux sources :

  • Les ajustements faits à partir de l'Enquête sur la classification des logements sont exclus, car bien qu'ils soient inclus dans les chiffres du recensement ils ne font pas partie de l'estimation du nombre de personnes dénombrées de la CVD.
  • L'estimation du surdénombrement du Recensement de 2006 est soustraite, car la base de données du recensement contient des personnes surdénombrées alors que l'estimation de la CVD est établie d'après le nombre de personnes uniques ayant été dénombrées (et non d'après le nombre de dénombrements).
  • L'estimation du nombre de personnes qui résidaient à l'extérieur du Canada cinq ans auparavant (à l'exclusion des immigrants intercensitaires et des résidents non permanents) selon le recensement (d'après la formule 2B) est également soustraite, car les estimations de la CVD n'incluent pas ces personnes.
  • Enfin, l'estimation du surdénombrement du Recensement de 2001 est ajoutée, puisqu'elle est contenue dans l'estimation de la CVD en raison des coefficients de pondération initiaux associés à la base de sondage du Recensement de 2001 qui n'ont pas été rajustés en fonction de ce surdénombrement.

Pour l'ensemble du pays, l'estimation de la CVD des personnes dénombrées au Recensement de 2006 est légèrement inférieure (-0,03 %) au chiffre comparable du recensement de 2006. Au recensement de 2001 la CVD surestimait de 0,07 % le chiffre du recensement et en 1996 elle le sous-estimait de 0,08 %. Au niveau provincial, l'écart le plus grand est observé pour le Québec (valeur t de 1,62), l'estimation du nombre de personnes dénombrées de la CVD excédant le nombre comparable du recensement de 49 656. Dans la majorité des provinces la différence est négative bien que relativement petite dans la plupart des cas. Aucun des écarts observés n'est statistiquement significatif.

Les écarts les plus importants doivent être étudiés, car ils pourraient découler d'un biais dans la classification de la CVD (y compris, p. ex., la province de résidence le Jour du recensement). Cependant, d'autres facteurs jouent aussi un rôle important. Outre l'erreur d'échantillonnage, des biais dans les ajustements (p. ex., canadiens de retour) apportés au chiffre du recensement publié afin d'obtenir un chiffre comparable du point de vue conceptuel peuvent expliquer les écarts observés. De plus, le biais de non-réponse de la CVD peut influer, car l'ajustement en fonction de la non-réponse est choisi afin d'obtenir le meilleur résultat possible pour estimer les personnes omises et non pour les personnes dénombrées. Il y a peu d'écarts importants, mais le fait que la majorité des écarts sont négatifs pourrait indiquer la présence d'un léger biais.

10.1.3 Comparaison avec les estimations de la population

10.1.3.1 Personnes décédées

Le tableau 10.1.3.1 permet de comparer l'estimation du nombre de personnes décédées pendant la majorité de la période intercensitaire (du 15 mai 2001 au 31 décembre 2005) selon la province de classification de la CVD avec les chiffres tirés des statistiques de l'état civil. Les personnes décédées en 2006 sont exclues parce que les statistiques de l'état civil de 2006 n'étaient pas encore disponibles au moment où cette analyse a été effectuée. L'estimation de la CVD est plus élevée à l'échelle nationale que les statistiques de l'état civil par 9 134 (0,9 %). La différence relative la plus élevée est observée au Manitoba ‑6 635 /45 687 (14,5 %). Les écarts (en valeur absolue) varient de 0,8 % à 14,5 %. En terme de valeur t, les valeurs les plus élevées sont observées en Colombie-Britannique (2,05) où le nombre estimé par la CVD est plus élevé que les chiffres de l'état civil, et au Manitoba (-1,87) où l'estimation de la CVD est inférieure au chiffre de l'état civil. Toutes les autres estimations sont bien à l'intérieur des intervalles de confiance de niveau 95 % et les résultats observés ne suggèrent pas la nécessité d'investiguer davantage malgré la différence un peu plus élevée en Colombie-Britannique. 

10.1.3.2 Migration interprovinciale

Le tableau 10.1.3.2 compare les estimations du solde migratoire interprovincial intercensitaire de la CVD avec les chiffres correspondants dérivés des fichiers de l'Agence des douanes et du revenu du Canada (ADRC). En général, les données tant de l'immigration interne que de l'émigration interne ne sont pas comparables, car la CVD ne prend en compte que les mouvements de population survenus entre la date de référence de la base de sondage (p. ex., le 15 mai 2001 pour la base du recensement) et le Jour du recensement de 2006 alors que les estimations dérivées des données de l'ADRC prennent en compte les mouvements annuels. Ainsi uniquement les estimations de solde migratoire sont présentées. 

L'écart observé est significatif dans le cas de l'Alberta (valeur t de 2,38) alors que la CVD estime un solde migratoire positif beaucoup plus élevé que l'estimation obtenue des données de l'ADRC. Les deux sources estiment un fort solde migratoire positif, mais l'ampleur du solde diffère selon la  source. Il est reconnu qu'il y a eu beaucoup de migration vers l'Alberta et il peut être difficile de distinguer entre la migration permanente et la migration temporaire. Il y a des personnes qui ont migré vers l'Alberta pour y travailler et qui s'y sont établies de façon permanente. D'autres y sont allées pour travailler, mais ont conservé leur logement dans leur province d'origine et y retournent de façon plus ou moins fréquente. Les répondants au recensement n'arrivent pas toujours à identifier correctement l'endroit où ils devraient être dénombrés. D'autre part, la question du recensement utilisée pour identifier la mobilité réfère à l'endroit où la personne habitait il y a 1 (ou 5) an(s) mais ne spécifie pas le concept de résidence habituelle. Il peut donc arriver que le répondant fournisse un lieu de résidence temporaire qui va mener à une mauvaise interprétation de sa mobilité. Ces deux facteurs combinés peuvent avoir un impact sur l'exactitude des estimations du recensement.

Pour toutes les provinces, à l'exception de la Colombie-Britannique, les deux séries d'estimations indiquent des soldes migratoires dans la même direction. Pour la Colombie-Britannique, les estimations de la CVD indiquent un très faible solde migratoire négatif de 2 316 alors que les données démographiques indiquent un solde migratoire positif de 12 887. La distribution des valeurs t pour cette caractéristique ne suggère pas la nécessité d'investiguer davantage.

10.1.4 Composantes de la croissance démographique

Une comparaison approfondie entre les estimations des composantes de la croissance démographique intercensitaire de la CVD (et le recensement) et selon les estimations de la population, établies à partir de sources de données administratives a été effectuée par les membres de la Division de la démographie (Ce sujet est aussi discuté à la section 10.3.) Les estimations des composantes démographiques de la CVD sont un sous-produit de la CVD et par conséquent ne sont pas nécessairement très précises. Les estimations de l'accroissement total selon ces deux sources sont présentées dans le tableau 10.1.4. Les estimations des Canadiens de retour et des personnes résidant sur les réserves indiennes ou établissements indiens partiellement dénombrés en 2001 et dénombrés en 2006 ont été ajoutées aux estimations de la CVD pour les rendre comparables aux estimations de sources administratives.

Les estimations de sources administratives sont la combinaison de nombreuses estimations de croissance (naissances, décès, immigration, migration interne, émigration, solde des résidents non permanents et accroissement des réserves indiennes non dénombrées) qui sont sujettes à des erreurs d'estimation plus ou moins grandes selon la source (entre autres pour le solde de résidents non permanents). Il faut également garder à l'esprit que la CVD n'a pas été conçue pour ce genre d'estimation et qu'il s'agit plutôt d'un produit secondaire. Il est donc normal d'observer des différences entre les deux séries d'estimations

Les estimations de la CVD diffèrent de 5,1 % des estimations de source administrative au niveau canadien. Les écarts les plus grands sont observés pour la Colombie-Britannique (-77 192) et l'Ontario (-49 371). Ces différences exprimées en pourcentage des estimations de sources administratives sont respectivement de 32,0 % et 6,0 %.

10.2 Étude sur le surdénombrement du recensement

En raison des changements méthodologiques dans la façon de mesurer le surdénombrement en 2006, il est nécessaire d'avoir des outils pour évaluer si une variation significative dans les taux de surdénombrement serait causée ou non par les changements méthodologiques.

En général, le surdénombrement que l'on retrouve en 2006, peut être divisé en deux parties : la partie qui aurait été couverte, en 2001, par l'Étude par appariement automatisé (EAA) et la partie qui aurait été couverte par la Contre-vérification des dossiers (CVD). Aux fins de simplicité et parce qu'elle couvre seulement une petite proportion du surdénombrement total (moins de 1 %), l'Étude sur les logements collectifs n'est pas considérée dans cette évaluation.

10.2.1 Comparaison entre l'Étude par appariement automatisé (EAA) de 2001 et 2006

L'EAA a été à nouveau menée en 2006 dans le but de comparer les estimations du surdénombrement de 2001 avec celles de 2006 et de s'assurer que toute différence observée entre 2001 et 2006 n'est pas due à des changements méthodologiques. Les programmes informatiques  « méga-appariement » et « mini-méga-appariement » ont été exécutés afin de trouver des paires de ménages similaires dans la base d'échantillonnage de l'EAA de 2006. Cette portion du surdénombrement peut être mesurée en utilisant la méthodologie de 2001. Il est à noter que les variables géographiques utilisées pour identifier un logement en 2001, soit : la province, la circonscription électorale provinciale (CEF) et le secteur de dénombrement (SD) sont remplacées par la combinaison province, division de recensement (DR) et unité de collecte (UC). Puisque nous voulons répéter le plus possible l'édition de 2001, les DR sont converties aux CEF, mais on ne pouvait le faire aussi précisément pour les unités de collecte en 2006. Toutefois, le concept d'unité de collecte est similaire au concept du secteur de dénombrement.

Le tableau 10.2.1 présente une comparaison des estimations de l'EAA de 2001 avec les estimations de l'EAA de 2006.

On remarque une hausse constante du surdénombrement entre 1996 et 2006. Entre 1996-2001 la hausse se situe à 56 % au niveau national. Entre 2001-2006, la hausse est de 99,8 % au niveau national. Les hausses les plus importantes sont dans les provinces de l'atlantique et les plus faibles dans les territoires.

Comme la méthodologie de l'EAA n'a pas changé entre 1996 et 2006, on peut conclure que ces hausses sont nécessairement dues à une hausse réelle de surdénombrement dans le recensement. On observe que les coefficients de variation (CV) sont à la baisse entre 1996 et 2006. Au niveau national, le CV est passé de 3,74 % en 1996 à 1,56 % en 2006.

10.2.2 Comparaison entre l'EAA de 2006 et l'ESR de 2006

Un des outils d'évaluation consiste à comparer les estimations de surdénombrement de l'ESR et de l'EAA. La procédure consiste à apparier toutes les paires de l'ESR contenant du surdénombrement à la base de sondage de l'EAA. C'est ce qu'on appelle le domaine EAA de l'ESR. Pour les paires appariant, on utilise la pondération de l'ESR pour obtenir notre estimation pour le domaine EAA de l'ESR.

Voici les résultats comparatifs entre les estimations de surdénombrement de l'EAA de 2006 et les estimations de surdénombrement du domaine EAA de l'ESR.

Au niveau national, on remarque une différence de 8,28 %. Les différences les plus élevées sont dans les territoires, en particulier au Nunavut où le domaine EAA de l'ESR est de 33,33 % inférieur à l'EAA de 2006. De plus, la différence est constamment négative.

La dernière partie de l'évaluation consiste à vérifier si les cas identifiés comme surdénombrement par l'EAA le sont aussi par l'ESR. Cette évaluation a permis de déceler un biais dans le cas de l'estimation de l'ESR. Tel qu'indiqué au tableau 8.3.3 de la section 8.3, l'estimation de l'EAA a été utilisée pour rajuster l'estimation de l'ESR en fonction de ce biais.

10.2.3 Fiabilité

Le tableau 10.2.3 indique la fiabilité de l'estimation du sous-dénombrement de 2001 et de 2006 en fonction de l'estimation du coefficient de variation. En 2006, tous les CV étaient inférieurs à 5 %. On remarque une baisse très importante des coefficients de variation (CV). Cette situation est attribuable au fait que plus de la moitié de l'estimation est fondée sur des cas de surdénombrement dont le poids est de un. Par ailleurs, la réduction est attribuable en partie au fait qu'en 2001, les erreurs-types provenant de la CVD étaient élevées comparativement à celles de l'EAA, les deux principales études contribuant à l'estimation du surdénombrement.

10.3 Estimations démographiques

10.3.1 L'erreur en fin de période

Le Programme des estimations de la population (PEP) de Statistique Canada établit les chiffres de population des provinces et des territoires au Jour du recensement en additionnant les chiffres de population du recensement et les estimations de l'erreur de couverture nette du recensement1. Le PEP reconduit ensuite au 1er juillet ces chiffres rajustés qui deviennent le point de départ des estimations postcensitaires de la population. Pour plus de renseignements à propos de l'estimation de la population, voir : Estimations de la population totale, Canada, provinces et territoires .

Au moment de l'établissement de ces chiffres rajustés, le PEP procède à une évaluation de la qualité des estimations postcensitaires de la période quinquennale précédant le recensement en comparant le chiffre des estimations postcensitaires au Jour du recensement avec le chiffre rajusté de la population de ce recensement. La différence entre ces deux chiffres est appelée erreur en fin de période. L'examen détaillé de cette erreur constitue la principale mesure de la qualité des estimations postcensitaires.

Le tableau 10.3.1 donne les erreurs en fin de période de 2006 par province et territoire en comparaison de celles de 2001. Rappelons qu'une erreur positive signifie que l'estimation postcensitaire a estimé plus fortement la population. Pour le Canada en 2006, l'erreur en fin de période est de +105 352, soit un taux d'erreur de +0,32 %. Le taux est deux fois plus élevé que celui de 2001. Pour huit provinces, les taux d'erreurs en 2006 sont compris entre -0,5 % et +0,5 %. Ils sont cependant plus grands pour le Territoire du Yukon, la Colombie-Britannique, les Territoires du Nord-Ouest, l'Alberta et le Nunavut. Parmi ces cinq régions, seule la Colombie‑Britannique a une erreur positive. Par rapport à 2001, les taux de 2006 sont surtout plus grands pour le Territoire du Yukon, la Colombie-Britannique et l'Alberta et sont surtout plus petits pour les provinces de l'Atlantique et la Saskatchewan. Dans l'ensemble, comme pour 2001, la majorité des provinces ont de faibles erreurs en fin de période, mais en comparaison de 2001, les erreurs les plus grandes en 2006 touchent deux provinces parmi les plus populeuses.

10.3.2 L'erreur en deux termes

L'importance de l'erreur en fin de période dépend, pour une part, des erreurs d'exactitude dans les estimations postcensitaires de la population et, pour une autre part, des erreurs dans les estimations de sous-dénombrement net de la population. Dans le but de mieux évaluer les erreurs d'exactitude dans les estimations postcensitaires, on examine l'erreur en fin de période présentée en deux termes :

Deux équations montrant que l'erreur en fin de période est égale à la différence de P indice PEP moins P indice RR, et l'erreur en fin de période est égale à la différence de P indice CVD moins P indice RR et de P indice CVD moins P indice PEP

où,

P indice CVD :  Population estimée directement de la Contre-vérification des dossiers (CVD)
= dénombrés CVD + sous-dénombrement net de la population du recensement + personnes vivant sur les réserves indiennes et des établissements indiens partiellement dénombrés (RIPD)
P indice RR  :    Population rajustée du recensement
= dénombrés du recensement + sous-dénombrement net de la population du recensement + personnes vivant sur les RIPD
P indice PEP :   Estimation postcensitaires de la population au Jour du recensement.

Le premier terme compare la population estimée directement par la CVD au Jour du recensement à la population du recensement rajusté. La différence a trait au nombre des dénombrés estimés par la CVD en comparaison de celui du recensement. Cette différence devrait découler essentiellement des erreurs liées à l'échantillonnage dans le CVD2.

Le deuxième terme compare la population estimée directement par la CVD à celle des estimations postcensitaires. La différence représente l'accroissement de la population estimé par la CVD en comparaison de celui estimé par le PEP. Cette comparaison permet de vérifier si des estimations de l'accroissement par le PEP présentent des écarts significatifs qui auraient contribué à l'erreur en fin de période.

Le tableau 10.3.2 donne les deux termes de l'erreur en fin de période de 2006 avec les erreurs‑types associées à ces estimations. En premier lieu, on note que l'erreur en fin de période est significative pour l'Alberta, la Colombie-Britannique, le Territoire du Yukon et les Territoires du Nord-Ouest.

À l'échelle nationale, l'erreur en fin de période est nettement dominée par l'écart entre l'accroissement estimé par la CVD et celui mesuré par le PEP. Il en va de même pour la Colombie-Britannique et pour l'Ontario. Cet écart n'est cependant pas significatif pour l'Ontario. Pour l'Alberta, l'erreur en fin de période significative est plutôt le résultat d'une contribution égale des deux types d'erreur sans que l'une ou l'autre ne soit significative. Pour la plupart des autres provinces, les deux types d'erreur sont plus limités. De fait, les erreurs dans les mesures de couverture du recensement liées à l'échantillonnage, exprimées par les différences dans le compte de dénombrés, ne contribuent pas significativement à l'erreur en fin de période pour aucune des provinces. Alors que les erreurs d'exactitude dans les estimations postcensitaires contribueraient significativement à l'erreur en fin de période pour le Canada et pour la Colombie‑Britannique.

Pour les territoires, l'analyse des deux termes de l'erreur n'est pas pertinente parce que la dernière étape d'estimation de la CVD est de caler les chiffres à ceux du recensement et que, par ailleurs, la CVD ne peut estimer directement l'accroissement de la population de 2001 à 2006 en raison de l'utilisation de seulement une base de sondage, et ce, le Jour du Recensement de 2006. De façon générale, l'importance des mouvements migratoires pour la population des territoires, particulièrement l'importance des déplacements de courte durée plus difficiles à estimer, est à l'origine d'erreur en fin de période souvent un peu plus grande que pour les provinces.

10.3.3 Les accroissements

Le terme de l'erreur qui compare les accroissements estimés par la CVD et par le PEP peut être décomposé un peu plus. Le tableau 10.3.3 présente ainsi les écarts entre les estimations des accroissements CVD et PEP selon différentes composantes de l'accroissement démographique pour les deux provinces, l'Alberta et la Colombie-Britannique, où l'erreur en fin de période est significative et pour les provinces.


Pour le Canada sans les territoires, l'écart entre les accroissements CVD et PEP est presque entièrement dû à la différence dans le solde de la migration internationale. Dans ce solde, on compte l'immigration, qui est une composante très fiable, le solde de résidents non permanents, qui peut aussi être considéré fiable, et l'émigration. La différence proviendrait plutôt de l'émigration. Les différences entre les estimations de la CVD et du PEP pour l'émigration sont d'ailleurs significatives pour le Canada. Le PEP estime un nombre de sorties du pays significativement plus faible que celui de la CVD. La Colombie-Britannique et l'Ontario ont surtout contribué à ce déficit.

Comme pour le Canada, la différence dans le solde de la migration internationale forme la plus grande part de l'écart entre les accroissements CVD et PEP pour la Colombie-Britannique. Pour cette province, les estimations de l'émigration du PEP sont significativement plus faibles que celles de la CVD. La différence dans l'accroissement naturel contribue aussi à l'écart total. Elle est due à une estimation trop forte des décès par la CVD. Enfin, la différence du solde migratoire interprovincial contribue également, bien que la différence ne soit pas significative.

Pour l'Alberta, l'écart entre les accroissements CVD et PEP n'est pas significatif. Ceci tient à un écart positif et significatif dans le solde de la migration interprovinciale, mais négatif pour les autres composantes. Le solde de la migration interprovinciale estimé par la CVD est significativement plus élevé que celui estimé par le PEP. Sans cette différence marquée, l'écart total d'accroissement entre la CVD et le PEP aurait été plus petit de même que l'erreur en fin de période. Une estimation un peu faible du solde de la migration interprovinciale pour l'Alberta par le PEP aurait ainsi contribué à l'erreur en fin de période négative pour cette province.

10.3.4 Conclusion

Dans l'ensemble et en tenant compte des erreurs dues à l'échantillonnage de l'estimation du sous-dénombrement net de la population, les estimations du programme des estimations démographiques sont cohérentes avec les données du recensement rajustées pour l'erreur de couverture nette. Seuls deux territoires et deux provinces ont des erreurs significatives en fin de période. Notre examen de l'erreur en fin de période montre qu'une estimation possiblement trop faible de l'émigration aurait contribué significativement à l'erreur positive pour la Colombie‑Britannique. À cela peut s'ajouter un solde migratoire interprovincial un peu fort, probablement en raison d'une sous-estimation des sorties vers l'Alberta. Pour l'Alberta, une estimation un peu faible du solde migratoire interprovincial aurait contribué à l'erreur en fin de période négative. Cette province a reçu de nombreux migrants dans l'année précédant le recensement, dont de nombreux migrants temporaires. La plus grande difficulté à estimer cette migration est sans doute à l'origine de l'erreur plus grande comme pour les erreurs pour les territoires.

Notes :

  1. Le PEP ajoute aussi à ces chiffres les estimations des populations vivant sur des réserves indiennes partiellement dénombrées (RIPD).
  2. Le calcul de la différence dans les dénombrés nécessite certains ajustements pour rendre les nombres du recensement et de l’estimation de la CVD comparables. En particulier, on doit tenir compte des Canadiens de retour présents parmi les dénombrés du recensement, mais non parmi ceux de la CVD.

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