Recensement en bref
Un nouveau sommet pour le bilinguisme français-anglais
La lettre « C » à l''intérieur d''un triangle jaune -  correction Mise à jour des données du recensement de 2016 sur la langue

Date de diffusion : le 2 août 2017 Mis à jour : le 31 août 2017

Faits saillants

  • Le taux de bilinguisme français‑anglais a atteint un nouveau sommet au Canada en 2016, s’établissant à 17,9 %.
  • Le bilinguisme a progressé dans la plupart des provinces et territoires.
  • Plus de 60 % de la croissance de la population bilingue sont attribuables au Québec.
  • Contrairement à ce qui a été observé entre 2006 et 2011, tous les groupes de langue maternelle contribuent à la croissance de la population bilingue entre 2011 et 2016.
  • On observe une croissance des taux de bilinguisme dans chacune des catégories d’âge de la population de langue maternelle anglaise d’âge scolaire entre 2011 et 2016.

Introduction

Le français et l’anglais sont les deux langues officielles du Canada. Cette dualité linguistique est une dimension importante de la Confédération canadienne, qui célèbre cette année son 150e anniversaire. Le Recensement de la population canadienne permet de mesurer la capacité de soutenir une conversation en français et en anglais depuis 1901Note 1.

Depuis l’adoption d’une première Loi sur les langues officielles en 1969, le taux de bilinguisme français‑anglais a connu une croissance constante au Canada. Il est passé de 12,2 % en 1961 à 17,7 % en 2001. Il semblait toutefois avoir plafonné depuis ce temps. En 2006 (17,4 %) et en 2011 (17,5 %), le taux de bilinguisme est resté à peu près stable, légèrement en dessous du seuil atteint en 2001.

Le taux de bilinguisme français‑anglais est passé de 17,5 % en 2011 à 17,9 % en 2016, ce qui représente une croissance de 0,4 point de pourcentage. Il s’agit d’un nouveau sommet pour le bilinguisme français‑anglais dans l’histoire canadienne.

Graphique 1 Taux de bilinguisme français-anglais, Canada, 1961 à 2016

Tableau de données du graphique 1
Tableau de données du graphique 1
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 1. Les données sont présentées selon Année (titres de rangée) et pourcentage, calculées selon 12.8, 14.4 et 15.8 unités de mesure (figurant comme en‑tête de colonne).
Année pourcentage
1961 12,2
1971 13,4
1981 15,3
1991 16,3
1996 17,0
2001 17,7
2006 17,4
2011 17,5
2016 17,9

Croissance du taux de bilinguisme dans la plupart des provinces et territoires

En 2016, on a observé une hausse du taux de bilinguisme dans la plupart des provinces et territoires, même si ces hausses étaient très faibles dans plusieurs cas. Les provinces et territoires qui ont connu les plus fortes hausses sont le Québec, les Territoires du Nord‑Ouest, le Nouveau‑Brunswick et le Yukon.

Les taux de bilinguisme sont demeurés pratiquement inchangés au Manitoba (8,6 %), en Alberta (6,6 %) et en Colombie‑Britannique (6,8 %).

Tableau 1
Taux de bilinguisme français‑anglais, Canada, provinces et territoires et Canada hors Québec, 2011 et 2016
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Taux de bilinguisme français‑anglais 2016, 2011 et Différence, calculées selon pourcentage unités de mesure (figurant comme en‑tête de colonne).
2011 2016 Différence
pourcentage
Canada 17,5 17,9 0,4
Terre-Neuve-et-Labrador 4,6 5,0 0,4
Île-du-Prince-Édouard 12,3 12,6 0,3
Nouvelle-Écosse 10,3 10,5 0,2
Nouveau-Brunswick 33,2 33,9 0,7
Québec 42,6 44,5 1,9
Ontario 11,0 11,2 0,2
Manitoba 8,6 8,6 0,0
Saskatchewan 4,6 4,7 0,1
Alberta 6,5 6,6 0,1
Colombie-Britannique 6,8 6,8 0,0
Yukon 13,1 13,8 0,7
Territoires du Nord-Ouest 9,1 10,3 1,2
Nunavut 3,8 4,3 0,5
Canada hors Québec 9,7 9,8 0,1

Ces tendances récentes contrastent avec celles de la période précédente. En effet, entre 2006 et 2011, le taux de bilinguisme avait décliné dans toutes les provinces à l’exception du Québec. Les seules autres croissances du taux de bilinguisme français‑anglais au Canada avaient été observées au Yukon et dans les Territoires du Nord‑Ouest.

Le Québec (44,5 %), le Nouveau‑Brunswick (33,9 %), le Yukon (13,8 %), l’Île‑du‑Prince‑Édouard (12,6 %), l’Ontario (11,2 %), la Nouvelle‑Écosse (10,5 %) et les Territoires du Nord‑Ouest (10,3 %) sont les provinces et les territoires qui, en 2016, affichaient des taux de bilinguisme supérieurs à 10,0 %.

Concentration géographique des personnes bilingues

Les personnes bilingues étaient largement concentrées au Québec et dans les régions voisines du Nouveau‑Brunswick et de l’Ontario. En 2016, ces trois provinces regroupaient 85,7 % de la population bilingue du Canada, une proportion pratiquement inchangée par rapport à 2011 (85,8 %). À titre comparatif, ces provinces regroupaient 63,6 % de la population canadienne en 2016.

C’est toutefois majoritairement au Québec que résident les personnes bilingues. En effet, en 2016, le Québec était la province de résidence de 57,7 % des personnes bilingues français‑anglais du Canada; cette proportion était de 57,4 % en 2011.

La croissance du bilinguisme français‑anglais provient surtout du Québec

Au Canada, le nombre de personnes bilingues est passé de 5,8 millions en 2011 à 6,2 millions en 2016, soit une croissance de 420 495 personnes. La population bilingue canadienne a crû de 7,3 % entre 2011 et 2016, ce qui représente une croissance plus rapide que celle de l’ensemble de la population (5,0 %).

Au Québec, il y avait près de 3,6 millions de personnes bilingues en 2016. Il s’agit d’une augmentation de 7,7 %, soit près de 260 000 personnes, par rapport à 2011. Cela correspond à 61,3 % de la croissance totale de la population bilingue au Canada.

Tableau 2
Population bilingue (français‑anglais), Canada, Québec et Canada hors Québec, 2011 et 2016
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Population bilingue (français‑anglais) 2011, 2016, Différence et Croissance 2011‑2016, calculées selon nombre et pourcentage unités de mesure (figurant comme en‑tête de colonne).
2011 2016 Différence Croissance 2011-2016
nombre pourcentage
Terre-Neuve-et-Labrador 23 450 25 940 2 490 10,6
Île-du-Prince-Édouard 17 005 17 835 830 4,9
Nouvelle-Écosse 93 440 95 380 1 940 2,1
Nouveau-Brunswick 245 890 249 955 4 065 1,7
Québec 3 328 725 3 586 405 257 680 7,7
Ontario 1 395 805 1 490 390 94 585 6,8
Manitoba 103 145 108 455 5 310 5,1
Saskatchewan 46 570 51 360 4 790 10,3
Alberta 235 565 264 715 29 150 12,4
Colombie-Britannique 296 645 314 925 18 280 6,2
Yukon 4 415 4 900 485 11,1
Territoires du Nord-Ouest 3 715 4 275 560 14,9
Nunavut 1 200 1 525 325 27,1
Canada hors Québec 2 466 850 2 629 665 162 815 6,6
Canada 5 795 575 6 216 070 420 495 7,3

En 2016, on a dénombré 94 585 personnes bilingues de plus en Ontario qu’en 2011, une croissance de 6,8 %.

La population bilingue du Nouveau‑Brunswick a crû de 1,7 % au cours de la même période, la plus faible croissance de toutes les provinces et de tous les territoires.

En termes relatifs, les provinces ayant connu les plus fortes croissances de leur population bilingue sont l’Alberta (12,4 %), Terre‑Neuve‑et‑Labrador (10,6 %) et la Saskatchewan (10,3 %). On a également observé des hausses relativement importantes au Yukon (11,1 %), dans les Territoires du Nord‑Ouest (14,9 %) et au Nunavut (27,1 %). La population bilingue français‑anglais est donc passée de 9 330 personnes en 2011 à 10 700 personnes en 2016 dans l’ensemble des territoires canadiens.

La majorité des personnes bilingues sont de langue maternelle française

Au Canada, les personnes de langue maternelle française (réponses uniques) représentaient 53,2 % de la population bilingue français‑anglais en 2016. Elles affichaient un taux de bilinguisme de 46,2 % en 2016, en hausse de près de deux points de pourcentage par rapport à 2011 (44,4 %).

En 2016, le taux de bilinguisme était de 11,7 % chez les personnes de langue maternelle tierceNote 2, une proportion inchangée par rapport à 2011.

Chez les personnes de langue maternelle anglaise, le taux de bilinguisme était de 9,2 % en 2016. Il s’agit d’une croissance de 0,3 point de pourcentage par rapport à 2011 (8,9 %).

Tous les groupes de langue maternelle contribuent à la croissance du bilinguisme

Entre 2006 et 2011, la croissance du bilinguisme français‑anglais au Canada était principalement attribuable aux personnes de langue maternelle française. De plus, la croissance du bilinguisme était largement concentrée au Québec.

Le Québec reste le principal moteur de la croissance du bilinguisme au Canada entre 2011 et 2016. On observe toutefois que la part de la croissance attribuable aux autres provinces et aux territoires est passée de 10,3 % entre 2006 et 2011 à 38,7 % entre 2011 et 2016. On constate également que tous les groupes de langue maternelle ont contribué à la croissance du bilinguisme.

En 2016, la population de langue maternelle anglaise (réponses uniques) était composée de 104 240 personnes bilingues de plus qu’en 2011. Cela équivaut à 24,8 % de la croissance de la population bilingue au Canada au cours de cette période. Il y avait 176 255 personnes bilingues de plus dans la population de langue maternelle française (41,9 % de la croissance de la population bilingue) et 90 530 personnes bilingues de plus composaient la population de langue maternelle tierce (21,5 % de la croissance de la population bilingue). Le reste de la croissance du bilinguisme est attribuable aux personnes qui ont déclaré plus d’une langue maternelle.

Au Québec, 65,3 % de la croissance du nombre de personnes bilingues est attribuable à la population de langue maternelle française (réponses uniques). Cela correspond à une hausse de 168 215 personnes.

Entre 2011 et 2016, on a observé une hausse de 7 445 personnes bilingues dans la population de langue maternelle anglaise du Québec et une hausse de 59 455 personnes bilingues dans la population de langue maternelle tierce du Québec.

Les deux tiers de la croissance du bilinguisme français‑anglais chez la population de langue tierce proviennent du Québec, comparativement à 7,1 % pour ce qui est de la population de langue maternelle anglaise.

À l’extérieur du Québec, la population bilingue français-anglais a connu une croissance de 6,6 % entre 2011 et 2016 pour atteindre 2,6 millions de personnes, ce qui équivaut à près de 163 000 personnes bilingues de plus qu’en 2011. Notamment, 4,9 % de la croissance de la population bilingue est attribuable aux personnes de langue maternelle française (8 040 personnes), comparativement à 19,1 % pour les personnes de langue maternelle tierce (31 075 personnes) et 16,5 % pour les personnes de langues maternelles multiples (26 920 personnes).

La population bilingue de langue maternelle anglaise s’est accrue de 96 795 personnes au Canada hors Québec entre 2011 et 2016. Cela représente 59,5 % de la croissance de la population bilingue. Il s’agit d’un changement important par rapport à la période précédente. Entre 2006 et 2011, le nombre de personnes bilingues de langue maternelle anglaise avait connu une légère baisse au Canada hors Québec.

Croissance du bilinguisme français‑anglais chez les personnes de langue maternelle anglaise d’âge scolaire

Au Canada hors Québec, les personnes de langue maternelle anglaise qui acquièrent la capacité de soutenir une conversation en français le font généralement en milieu scolaire alors qu’ils sont âgés de 5 à 19 ans. Les taux de bilinguisme déclinent par la suite graduellement d’un groupe d’âge à l’autre.

Entre 2011 et 2016, on a observé une croissance des taux de bilinguisme dans chacune des catégories d’âge chez la population de langue anglaise d’âge scolaire. Le taux de bilinguisme a progressé au moins depuis 2001 chez les personnes de langue maternelle anglaise âgées de 5 à 9 ans et de 10 à 14 ans, mais jusqu’en 2011, on a observé un recul lors de chacun des recensements chez les personnes âgées de 15 à 19 ans.

Ces tendances contraires ont changé l’âge où le bilinguisme français‑anglais atteint un sommet chez les personnes de langue maternelle anglaise au Canada hors Québec. Depuis 2011, c’est chez la population âgée de 10 à 14 ans que le taux de bilinguisme français‑anglais était le plus élevé. Il s’établissait à 14,9 % dans ce groupe d’âge en 2016.

Auparavant, le bilinguisme atteignait son sommet chez les jeunes âgés de 15 à 19 ans. En 2016, le taux de bilinguisme s’élevait à 13,5 % pour ce groupe d’âge. Pour la première fois depuis 2001, le taux de bilinguisme était en hausse par rapport au recensement précédent dans ce groupe d’âge. En 2011, il était de 11,9 %.

Graphique 2 Taux de bilinguisme français-anglais selon le groupe d'âge des personnes de langue maternelle anglaise, Canada hors Québec, 2001 à 2016

Tableau de données du graphique 2
Tableau de données du graphique 2
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 2. Les données sont présentées selon Groupe d'âge (titres de rangée) et 2001, 2006, 2011 et 2016, calculées selon pourcentage unités de mesure (figurant comme en‑tête de colonne).
Groupe d'âge 2001 2006 2011 2016
pourcentage
5 à 9 ans 6,0 7,2 8,2 9,7
10 à 14 ans 11,5 12,0 13,0 14,9
15 à 19 ans 14,7 13,0 11,9 13,5

Sources des données, méthodes et définitions

Sources des données

Les données utilisées dans le cadre de cette analyse proviennent du Recensement de la population de 2016. Des informations additionnelles sur le recensement se trouvent dans le Guide du Recensement de la population, 2016, no 98‑304‑X au catalogue.

Des renseignements précis sur la qualité et la comparabilité des données du recensement sur la langue se trouvent dans le Guide de référence sur les langues, Recensement de la population, 2016, no 98‑500‑X2016003 au catalogue.

Méthodes

Arrondissement aléatoire et répartitions en pourcentage : Afin de protéger le caractère confidentiel des renseignements recueillis lors du Recensement de 2016, on applique une méthode aux données qui consiste à arrondir de façon aléatoire les valeurs présentées dans les cellules individuelles. Par conséquent, lorsque ces données sont totalisées ou regroupées, la valeur totale peut ne pas correspondre à la somme des valeurs individuelles, étant donné que le total et les totaux partiels sont arrondis séparément. De même, la somme des répartitions en pourcentage, qui sont calculées à partir de données arrondies, ne correspond pas nécessairement à 100 %.

En raison de l’arrondissement aléatoire, les chiffres et les pourcentages peuvent varier légèrement d’un produit de recensement à un autre, comme les documents analytiques, les faits saillants en tableaux et les tableaux de données.

Définitions

Veuillez consulter le Dictionnaire, Recensement de la population, 2016, no 98‑301‑X au catalogue, pour obtenir des renseignements supplémentaires sur les variables du recensement.

Renseignements supplémentaires

Des analyses supplémentaires sur la langue se trouvent dans l'article du Quotidien du 17 août 2017 et dans les articles Recensement en bref intitulés Diversité linguistique et plurilinguisme au sein des foyers canadiens, no 98‑200‑X2016010 au catalogue et Le français, l’anglais et les minorités de langue officielle au Canada, no 98‑200‑X2016011 au catalogue.

Des renseignements supplémentaires sur la langue se trouvent dans les Faits saillants en tableaux, no 98‑402‑X2016005 au catalogue; dans les Tableaux de données, nos 98‑400‑X2016045 à 98‑400‑X2016079 et nos 98‑400‑X2016343 à 98‑400‑X2016345 au catalogue; dans le Profil du recensement, no 98‑316‑X2016001 au catalogue; et dans la Série « Perspective géographique », no 98‑404‑X2016001 au catalogue.

Une infographie intitulée Les langues immigrantes au Canada, Recensement de la population de 2016 illustre quelques faits saillants sur les langues immigrantes au Canada.

Pour obtenir des détails au sujet des concepts, des définitions et des variables utilisés dans le cadre du Recensement de la population de 2016, veuillez consulter le Dictionnaire, Recensement de la population, 2016, no 98‑301‑X au catalogue.

En plus des taux de réponse et d’autres renseignements relatifs à la qualité des données, le Guide du Recensement de la population, 2016, no 98‑304‑X au catalogue, présente un aperçu des diverses étapes liées au recensement, incluant la détermination du contenu, l’échantillonnage, la collecte, le traitement des données, l’évaluation de la qualité, les règles de confidentialité ainsi que la diffusion.

Remerciements

Ce rapport a été élaboré par Jean‑François Lepage de la Division de la statistique sociale et autochtone de Statistique Canada, avec l’apport d’autres membres de cette division, et la collaboration du personnel du Secrétariat des domaines spécialisés du recensement, de la Division des opérations du recensement, et de la Direction des communications et de la diffusion de Statistique Canada.

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