Guide du Recensement de la population, 2016
Chapitre 2 – Historique du recensement

Au fil des ans, divers changements ont été apportés au Recensement de la population au Canada. En voici un aperçu.

1666 – Le premier recensement canadien a été effectué en Nouvelle-France par l'intendant Jean Talon. Il a permis de dénombrer 3 215 habitants (à l'exclusion des Autochtones et des membres des troupes royales) et de recueillir des renseignements sur l'âge, le sexe, l'état matrimonial et le lieu de résidence, de même que sur les métiers et les professions de 763 personnes.

1666 à 1867 – De nombreux recensements sont menés à intervalles irréguliers dans les colonies françaises et britanniques qui allaient former le Canada.

1867 – La Loi constitutionnelle de 1867 (anciennement appelée Acte de l'Amérique du Nord britannique) stipule la tenue d'un recensement tous les 10 ans (recensement décennal) afin de déterminer, au sein du nouveau Parlement, la représentation en fonction de la population.

1871 – Le premier recensement décennal est mené cette année-là. Il permet de dénombrer la population vivant dans les quatre provinces d'alors (Nouvelle-Écosse, Nouveau-Brunswick, Québec et Ontario). Le Manitoba et la Colombie-Britannique, qui avaient également joint la Confédération, sont dénombrés séparément.

C'est lors du Recensement de 1871 que la méthode de dénombrement de jure a été utilisée pour la première fois, plutôt que la méthode de facto utilisée en Europe à cette époque et encore aujourd'hui. La méthode de facto prévoit le dénombrement des personnes là où elles se trouvent le jour du recensement. Avec la méthode de jure, on dénombre plutôt les personnes selon leur lieu habituel de résidence.

1881 – On demande à tous les agents recenseurs de prêter un serment de discrétion, que l'on exige encore aujourd'hui. Le recensement est élargi pour inclure la Colombie-Britannique, le Manitoba et l'Île-du-Prince-Édouard.

1891 – La population est préparée à la visite des agents recenseurs grâce à des annonces dans les journaux et en chaire.

1896 – Un recensement tous les cinq ans est tenu à partir de 1896 au Manitoba, et à partir de 1906, en Saskatchewan et en Alberta. Ces recensements étaient nécessaires pour mesurer la croissance rapide de l'Ouest.

1901 – Le contenu du recensement est élargi, afin d'inclure la religion, le lieu de naissance, la citoyenneté et la période d'immigration.

1905 – Le bureau du recensement devient un bureau permanent du gouvernement fédéral.

1906 – À partir de 1906, les provinces des Prairies, c.-à-d. le Manitoba, l'Alberta et la Saskatchewan commencent à mener un recensement distinct de la population et de l'agriculture tous les cinq ans, afin de mesurer la croissance de l'Ouest.

1912 – La responsabilité de mener un recensement passe du ministère de l'Agriculture à celui de l'Industrie et du Commerce.

1918 – Le Bureau fédéral de la statistique est créé.

1931 – Même si la compilation et les totalisations du Recensement de 1931 sont toujours effectuées au moyen d'équipement mécanique, une nouvelle trieuse-tabulatrice mise au point par un employé du Bureau fédéral de la statistique accélère la production de 50 %, en permettant la lecture d'une carte complète de données à la fois, plutôt que d'une colonne à la fois.

1941 – Des données-échantillon sont recueillies pour la première fois. On pose à 1 ménage sur 10 des questions additionnelles sur leur logement (type, nombre de pièces, combustible utilisé pour cuisiner, etc.).

1951 – Pour le premier recensement des 10 provinces et des deux territoires du Canada, on a recours à la « lecture de marque ». Cette technologie permet la production de cartes perforées, ce qui réduit considérablement le temps et les coûts de traitement.

1956 – Un recensement quinquennal (tous les cinq ans) de la population et de l'agriculture est mené dans toutes les provinces du pays, en remplacement de ceux tenus dans les provinces des Prairies.

Le Recensement de 1956 comprend des questions sur les postes de radio, les téléviseurs couleur, les congélateurs et les résidences de vacances. Ces questions sont supprimées après le Recensement de 1966, parce qu'elles sont intégrées dans d'autres enquêtes auprès des ménages.

1971 – En vertu de la Loi sur la statistique de 1971, le Bureau fédéral de la statistique change de nom pour devenir Statistique Canada. Cette loi confirme également que le Recensement de la population et le Recensement de l'agriculture se tiendront tous les cinq ans (recensement quinquennal).

En 1971, on fait appel pour la première fois à la méthode d'autodénombrement. Sauf pour les réserves indiennes et les régions éloignées, les questionnaires du recensement et les directives sur la façon de les remplir sont distribués dans les résidences privées, et on demande aux répondants de remplir leur propre questionnaire. Dans les centres de population de 10 000 habitants ou plus, on demande aux répondants de retourner leur questionnaire rempli par la poste, dans une enveloppe-réponse fournie. Dans d'autres régions, les questionnaires sont recueillis par des agents recenseurs.

1991 – Tous les répondants des régions d'autodénombrement (plus de 98 % de la population) doivent retourner leur questionnaire rempli par la poste. Le taux de retour s'élève à 85 %, ce qui signifie que plus de 27 millions de personnes sont dénombrées dans plus de 10 millions de ménages.

Des renseignements sur les partenaires en union libre sont recueillis pour la première fois.

2001 – Pour la première fois, des données sont recueillies sur les couples formés de partenaires de même sexe.

2006 – Les questionnaires sont livrés par Postes Canada à environ 70 % des ménages. Les 30 % qui restent reçoivent le questionnaire d'un agent recenseur, comme dans les recensements précédents.

Pour la première fois, les Canadiens peuvent répondre au questionnaire du recensement en ligne.

Pour la première fois aussi, on demande aux personnes si elles consentent à ce que leurs renseignements personnels soient rendus publics dans 92 ans, à des fins de recherche et de formation.

On demande aussi aux répondants s'ils autorisent Statistique Canada à avoir accès à leurs dossiers fiscaux. On veut ainsi alléger le fardeau de réponse.

La définition de conjoint est élargie, afin d'inclure les couples mariés de même sexe.

2011 – En 2006, la réponse favorable à l'option de réponse en ligne (18,5 %) suscite un changement important à la méthodologie pour le Recensement de 2011. En mai, une lettre est expédiée à 60 % des logements canadiens. Elle remplace le questionnaire papier traditionnel et explique aux répondants comment remplir le questionnaire en ligne.

Environ 20 % des logements reçoivent une trousse de questionnaires par la poste. Pour les 20 % qui restent, les questionnaires sont distribués par des agents recenseurs.

L'information qui était auparavant fournie au moyen du questionnaire détaillé du recensement (à participation obligatoire) est recueillie dans le cadre de la nouvelle Enquête nationale auprès des ménages (ENM), à participation volontaire.

Le questionnaire du Recensement de la population de 2011 (questionnaire abrégé) comprend le même contenu que le questionnaire abrégé du Recensement de 2006, sauf pour l'ajout de deux questions sur la langue.

2016 – En novembre 2015, le gouvernement rétablit le questionnaire détaillé du recensement, en remplacement de l'Enquête nationale auprès des ménages. La plupart des ménages (75 %) reçoivent le questionnaire abrégé, et 1 ménage sur 4 (25 %), le questionnaire détaillé.

En remplacement des questions sur le revenu du questionnaire de l'Enquête nationale auprès des ménages de 2011 et des recensements précédents et afin de réduire le fardeau de réponse des Canadiens, de gérer les coûts de la collecte et d'obtenir des renseignements plus précis sur le revenu, Statistique Canada accède aux données sur le revenu tirées des dossiers de déclaration d'impôt sur le revenu des particuliers et de prestations.

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